- Bong Joon-ho : Une palme entre dorure et noirceurConsécration pour le réalisateur coréen qui a reçu la récompense ultime de cette 72ème édition cannoise. Après « Mother » en 2009, présenté dans la section Un certain regard et le controversé « Okja » (premier film Netflix présenté en sélection officielle en 2017), il revient cette année avec un thriller familial léché et profond. Un alliage entre le souci d’une analyse des classes, de l’humour et un suspense coriace, qui ont fait l’unanimité chez le jury. Presque immédiatement après avoir reçu cette Palme des mains de Catherine Deneuve, Bong Joon-ho s’est avancé ému pour prendre la parole et remercie le cinéma français qui l’inspire tant,...Lire
- Une vie cachée à cœur découvert : Malick fascineLorsque le premier plan du 10ème long métrage de Terrence Malick, submerge déjà le spectateur assis sur votre côté, vous savez alors qu’Une vie cachée s’annonce joliment difficile. Inspirée de faits réels, l’histoire méconnue de ce père de famille, Franz Jägerstätter, a ému la Croisette ne serait-ce que par le cadre époustouflant qu’est le massif du Dachstein, dans les Préalpes septentrionales, en Autriche. Nous sommes en 1938, Franz est le seul à voter contre l’Anschluss. Son emprisonnement de Linz à Berlin, rythmé par les correspondances avec sa femme et les coups menés à son encontre, font de ce film un pur...Lire
- Portrait de la jeune fille en feu : chronique des peintures de braiseUn film au casting quasi-exclusivement féminin, avec un personnage masculin disposant d’une réplique, au début. L’air de la Bretagne, le bruit assourdissant de l’Atlantique, l’ambiance est sombre et pourtant la lumière y est belle. On y suit l’histoire de Marianne (Noémie Merlant), une artiste appelée pour dresser un portrait impossible : celui d’une jeune femme (Adèle Haenel), bien née, qui refuse de sourire. Comment Sciamma arrive à intégrer cette banale histoire de peinture dans une dimension mystique ? Jusqu’où les codes phallocrates empêcheront l’apogée de leurs rébellion ? Les filles désirent Plusieurs intrigues au sein d’une même maison vont interroger...Lire
- Sorry we missed you : message de Ken Loach aux oubliésPar le médium du cinéma, Ken Loach persiste et signe sa démarche engagée dont il fait de sa griffe le reflet d’une colère sociétale. Sans début ou même de fin déterminante, le spectateur suit à travers le personnage de Ricky (interprété par Kris Hitchen) un père de famille dans le besoin, qui n’a d’autre choix que d'être happé par l’uberisation du monde du travail. D’apparence chauffeur-livreur des plus banals, pourtant maillon indispensable du système consumériste actuel, l’aigreur de ses conditions de travail se révèle comme principal engrenage de l’ensemble de ses soucis. Ricky est pris au piège, entre les objectifs...Lire
- Alain Delon : palme de l’émotionAlain Delon. 10 lettres qui représentent le cinéma français. Parfois même la France. Dans son élégance, dans son génie, dans son jeux, dans sa beauté... Dans les polémiques aussi, mais attachons nous dans ces quelques lignes à l’acteur et producteur de cinéma. Il est rare que les journalistes, dans le couloir en sortant de cette rencontre, discutent entre eux et tombent quasi-unanimement d’accord : nous venons de vivre un moment particulier. Un moment qui se reproduira plus car nous étions en présence, dans cette salle Būnuel du Palais des Festival, n’ayons pas peur des mots, d’un des derniers monstres sacrés...Lire
