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Bien qu’annulée plus tôt dans la saison, Paris s’attendait normalement, en cette fin de mois de juin, à voir défiler limousines et autre horde de journalistes et mannequins du monde entier fouler le pavé de la capitale de la mode, soit pour y participer sur les podiums, soit pour les commenter depuis les front row.

Cette année, Covid 19 oblige, rien est arrivé. Ni les podiums, ni les potins, ni l’ambiance de cette Fashion Week, concentrée au Palais de Tokyo, temple si l’en est de l’effervescence de la mode à Paris.

Tout le monde est resté chez soi, devant son ordinateur. Ou presque.

Lorsque les marques ont annoncé leurs présentations respectives, elles ont néanmoins respecté les « codes » de la PFW : teasing de la collection sur les réseaux sociaux, invitations des journalistes à suivre les défilés via internet, débriefing des collections instantanément sur Instagram ou sur la toile. Le microcosme s’est retrouvé, entre écrans interposés, mais les shows ont continué.

WOOYOUNGMI · SS21
Blue Marble · SS21

Mais que penser d’une fashion week « dématérialisée » ?

À vrai dire, pour les gens qui suivent la mode, cela ne change pas grand chose.

Les marques, seules à avoir les images de leurs présentations sont encore plus maîtres de leur images. Les backstages des défilés deviennent eux aussi des moments de teasing, a l’instar de celui d’Hermes, sûrement le plus représentatif de cette semaine de la mode masculine.

Si nous avons entendu parler, durant cette épidémie mondiale, des petites mains qui nous ont soigné, ces gens de l’ombre finalement indispensable, la mode avait parfois trop souvent oublié celles et ceux qui créé. Du créateur en lui même aux couturières expérimentées, en passant par les fournisseurs et les habilleuses, les lumières des shows semblent s’être tournées vers les femmes et hommes de l’ombre. Dans certaines présentations, à l’instar de celles d’Hermes ou de Y/Project, nous avons pu voir toutes ces petites mains s’affairer autour des mannequins afin qu’ils soient parfaits.

Y/Project by Glenn Martens · SS21

C’est aussi, dans une certaine mesure, le triomphe des créateurs. Débarrassé d’une nuée d’assistantes et de collaborateurs, confinés seuls chez eux ou cloîtrés tel des ermites dans leurs bureaux, ils ont su créer des collections tantôt réduites en nombres de pièces, tantôt ajustées en fonction des matières disponibles et des ateliers ouverts.

C’est peut-être cela la mode Post Covid 19 : un retour à l’essentiel, aux limitations des excès, à une prise en compte des gens qui nous entourent, à une mode plus pensée pour le bien être avec la conscience que nous sommes parfois si peu de choses face à une maladie.

Paradoxalement, il ne faut pas croire que la Mode est futile dans ces moments.

Au contraire, elle apporte un espoir, une joie de vivre, une façon de s’exprimer et d’exprimer aux autres et au monde que non, il ne faut pas s’avouer vaincu mais aller de l’avant.

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