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Lettre à Simon Porte Jacquemus

TTT tente de deviner la ligne de l’homme Jacquemus, que son créateur, Simon Porte Jacquemus, nous dévoilera en juin. 

Cher Simon,

Le printemps doit arriver, le printemps est là, et tous, nous attendons qu’avec lui fleurisse l’homme Jacquemus. L’annonce n’a pas été une révolution, tant il était évident que vous ne resteriez pas dans la seule élégance féminine. Mais sachez-le, nous sommes impatients. Non pas comme on attend quelqu’un au tournant, non, l’impatience vient de ce que nous frémissons de plaisir. La première collection de l’homme Jacquemus amènera quelque chose de plus à l’Homme. Ce sera une vision nouvelle, belle, plus vraie. On le sent, on le sait. Comment ?

Ça glisse dans les veines et ça n’est pas corruptible. Plus intense que du sang, vital comme lui, c’est tranquille et bouillonnant. Le goût du Beau, du sensuel, rêveur et sans excès, ça ne s’apprend pas, ça s’écoute en soi.

C’est Sagan, Saint-Laurent, Wilde et Sasha Waltz. Ça claque dans un coup de ciseau, ça bruisse dans les manuscrits, dans les vêtements de soie ou de gros grain. C’est le choix d’une couleur ou d’une lumière, c’est l’instinct.

« Le goût du Beau, du sensuel, rêveur et sans excès, ça ne s’apprend pas, ça s’écoute en soi. »

L’allure racée mais franche, l’œil droit et sensible, c’est la ligne Jacquemus, exotique et pourtant commune à chacun. Partout à l’aise car partout sincère, l’âme se dépouille de ce qui l’alourdit, s’envole dans les soleils de Toscane, à l’ombre des forêts primaires, dans un lieu secret et paisible.

L’homme Jacquemus ne peut déroger à cette ligne. Pieds nus dans la terre tiède, les yeux mi-clos dans le vent du soir, il ouvre avec délice son corps à l’odeur du pin parasol, de la mer lointaine et si proche, du soir poignant qui s’achève.

La Bomba – film de la collection SS18 Jacquemus

Rêveur et créateur de rêves, il vit pour et par le Beau, l’esquisse faite art. C’est en tout cas ce que je vois de vous, qui apparaissez à un moment où la mode a besoin de se recentrer sur quelque chose d’essentiel, que l’on a tendance à vouloir saccager : l’élégance. Je ne parle pas de l’élégance froide et lointaine, celle qui instaure la distance et le mépris, je parle de celle, plus subtile, qui est une politesse autant qu’un besoin, l’élégance du savoir-être, de l’amour, l’élégance du savoir-rire.

C’est ce rire joli qui fait votre griffe, un rire mutin et pas moqueur, un rire devant la beauté de la vie, ses plaisirs et ses petites blessures. Vous souriez, et votre sourire est tendre.

 

« Rêveur et créateur de rêves, il vit pour et par le Beau, le Pur, l’esquisse faite art. »

 

Qui sait, peut-être qu’en juin je vous condamnerai à brûler avec votre collection, mais je ne le pense pas. Il y a en vous quelque chose qui aime trop la contemplation et le rire pour décevoir. C’est à mi-chemin entre la nostalgie et la légèreté, quelque chose de terriblement beau : la poésie.


 

jacquemus.com

 

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