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Deux ventes exceptionnelles sous le sigle YSL

Profitant des présentations des collections Haute-Couture SS19 à Paris ces derniers jours, Christies et Cornette de Saint Cyr, grandes maisons de ventes aux enchères de la capitale, vont proposer les 23 et 24 janvier prochains, deux vestiaires exceptionnels. Celui de Catherine Deneuve chez la première et celui de Mouna Ayoub chez la seconde. Leurs point commun ? Ce sont des pièces signées par Yves Saint Laurent. Quand le travail artisanal des petites mains de la maison de Haute Couture et les dessins de cet artiste de la mode devient des œuvres d’art …

Commençons par une nouvelle qui fut annoncée avec grand bruit depuis l’automne dernier : après s’être séparé de sa propriété de Guainville, Catherine Deneuve a décidé de vendre sa garde robe qui s’y trouvait.

Et lorsqu’on possède une telle collection, elle a souhaité rendre hommage à son ami créateur au travers d’une vente aux enchères dans un prestigieux endroit. Et tous les objets proposés aux acheteurs du monde entier sont issues des collections Haute Couture de la maison Yves Saint Laurent. Pièce iconique de la femme YSL, le smoking débute l’exposition située chez Christies, au 9 avenue Matignon. Puis vient ensuite les pièces aux couleurs vives, acidulées, POP dans les années 70, voire même un peu flashy dans les années 80/90 … N’oublions pas que ces robes ont accompagné la vie de l’actrice de « Belle de jour », des événements mondains aux cérémonies des plus grands festivals de cinéma à travers le globe. C’est aussi l’occasion de revoir les changements dans le « style Saint Laurent » pendant près de 50 ans. Dans chaque salle, une atmosphère particulière se dégage : une salle où les nuances de rose dominent, une autre dans les tons chocolat, ou encore une placée sous le signe du blanc ou de l’ivoire … Tantôt sur des stockmans, tantôt accroché dans une penderie, comme si nous étions convié chez l’héroïne des « Demoiselles de Rochefort », nous sommes hypnotisés par tant de diversité dans les formes, les nuances, les matières qui retracent des décennies de créations iconiques de Saint Laurent et finalement de la mode française. L’hiver dialogue avec l’été, les robes du soir avec les vestes du jour, les tenues des festivals de Cannes avec celles du quotidien… Toujours dans une élégance typiquement française, à l’image de ce que représente cette icône du cinéma français aux yeux du monde : l’incarnation d’une certaine idée de la parisienne par excellence.

Quittons le quartier du Faubourg St Honoré en direction de la plaine Monceau et allons au 6 avenue Hoche pour découvrir, dans l’hôtel particulier qui accueille la maison Cornette de Saint Cyr, une autre garde robe portant l’étiquette YSL. Mouna Ayoub, femme d’affaires du Moyen-Orient et habituée aux premiers rangs des défilés de Haute Couture, souhaite aussi faire de la place dans ses placards. Ce n’est pas la première vente de ce type pour cette adepte du style Saint Laurent. Elle, qui avait annoncée vendre ses robes plutôt que les faire retailler à ses nouvelles mensurations, propose à la vente une sélection de pièces différentes de l’actrice. Ici, les robes sont plus folles, plus excentriques, aux couleurs flamboyantes … Nous rêvons, devant ces soies, ces taftas et autres broderies, aux soirées les plus chics, où durant lesquelles elles ont du faire sensation. 

Durant les deux expositions, ouvertes gratuitement au public, nous remarquons des similitudes dans la scénographie : pour nous replonger dans l’univers d’un défilé, un long podium est aménagé à chaque fois,  bordé de chaises où les catalogues de ventes sont posés négligemment, la disposition des robes selon le cercle chromatique cher à Goethe, le respect des collections en distinguant les saisons … Il y a aussi une certaine forme d’admiration pour le travail de la couture, de la création et de la complicité que l’on ressent entre le couturier et ses clientes devenues amies. A l’instar de ces expositions, les catalogues de ventes sont d’une rare élégance et feront date. Ils deviendront, pour les amoureux de mode et d’Yves Saint Laurent, des « bibles » sur le sujet. Quand les pièces de mode deviennent des objets de collection, des objets de désirs, des objets de fantasmes …