Depuis quelques temps, les bouillons parisiens rencontrent un certain succès au sein de notre capitale. Fondé en 1832, le nouveau Petit Bouillon Pharamond en est un bel exemple. Véritable institution côtoyée par de nombreuses célébrités durant la Belle Époque, ce lieu historique a été remis au goût du jour en 2019 par un duo passionné de gastronomie. Voici un lieu qui vaut la peine d’être connu, et visité !
Le quartier des Halles a toujours prôné la nourriture. Auparavant nommées « Le Ventre de Paris » comme l’illustre parfaitement le roman éponyme d’Émile Zola, les Halles représentaient un marché considérable et central au sein de la vie parisienne, où chaque pavillon abritait ses propres denrées. Aujourd’hui, ce marché s’appelle Rungis. Et les Halles ne sont plus ce qu’elles étaient, mais honorent toujours la gastronomie française à travers de nombreux restaurants historiques, dont Le Petit Bouillon Pharamond, que nous avons découvert il y a peu de temps.
Un lieu historique
Le Bouillon Pharamond est une institution. Dans le terme « Pharamond », nous retrouvons un lieu mythique du quartier des Halles, fondé en 1832 par Pierre Heutte, grand-père d’Alexandre Pharamond, et classé au titre des monuments historiques. Le souhait premier de Pierre Heutte étant de faire découvrir la cuisine normande à un public typiquement parisien, les tripes « à la mode de Caen » étaient particulièrement mises à l’honneur et sa haute bâtisse à colombages intriguait déjà les parisiens. Pas surprenant que ce lieu ait attiré de nombreuses célébrités telles qu’Ernest Hemingway, Oscar Wilde, François Mitterrand ou encore Georges Clémenceau.
Depuis, le Bouillon Pharamond a quelque peu changé, tout en gardant cette richesse historique qui lui est propre. Suite à un véritable coup de cœur pour le Pharamond, Benjamin Moréel et Christopher Préchez – deux amoureux de la restauration déjà investis dans de nombreux projets (Café de mars, Lefty, Little Georgette, John Weng, Le POD) – ont décidé de reprendre l’institution, pour en faire un lieu attrayant au charme inéluctable, avec une cuisine bistrotière soignée et accessible.
… sur trois étages !
Dès lors que l’on pénètre dans les lieux créés par le grand-père d’Alexandre Pharamond, nous ne pouvons qu’être sous le charme. De l’extérieur, l’ancienne bâtisse normande est toujours perceptible, et se distingue des autres cafés et restaurants qui l’entourent. À l’intérieur, c’est la France qui rayonne ! Ce lieu unique sur trois étages fait à lui seul 400m2, auxquelles s’ajoutent 55 places en terrasse exposée aux rayons chaleureux du soleil, et 4 salons privatisables au deuxième étage (3 salons pour 6 personnes et le dernier pour 12 invités). Le décor nous transporte d’emblée dans une toute autre époque, de par ses boiseries, ses miroirs peints, ses dorures, ses pâtes de verre ainsi que ses emblématiques banquettes rouges sur lesquelles l’on peut s’asseoir confortablement. À cela s’ajoute une ambiance de bistrot, animée non seulement par les gens qui l’entourent, mais aussi par des plats traditionnels servis par une équipe de serveurs en tabliers de boucher rouges.
Un menu qui fait sens
Au sein de cette institution, les créateurs ne pouvaient passer à côté d’une gastronomie emblématique des bouillons parisiens, passant par des recettes bistrotières généreuses et intemporelles. Au menu, des entrées peu coûteuses telles que les œufs mimosa, les escargots de Bourgogne, le pâté en croûte, le velouté de petits pois ou bien le camembert rôti au miel. Côté plats, la carte reste également alléchante et diversifiée avec sa bavette d’Aloyau servie avec des frites, son bœuf bourguignon et ses coquillettes, l’andouillette sauce moutarde, le tartare de bœuf, ainsi que le bouillon du Pharamond à la mode de Caen depuis 1879, ou la daurade entière pour les amoureux du poisson. Difficile de passer à côté des desserts, eux aussi peu coûteux et généreux, qui reprennent des spécialités telles que le trou normand, la brioche perdue, mais aussi la traditionnelle mousse au chocolat, la crème brûlée, l’Ile flottante et bien d’autres. Les produits sont sans conteste de bonne qualité, et la présentation des plats ne peut que nous faire saliver ! Véritable bouillon de culture, de par son décor mais aussi sa carte, Le Petit Bouillon Pharamond retrouve son charme d’antan dans l’un des quartiers les plus animés de la capitale.
Le Petit Bouillon Pharamond
24 rue de la Grande Truanderie
01 40 28 45 18
© Photos Pierre Lucet Penato