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Mâche, la bistronomie autrement

C’est au cœur du 10ème arrondissement de Paris, et plus précisément au 61 rue de Chabrol, que Vincent Geraud, Michaël Gamet et Mathias Fouré ont installé leur restaurant Mâche au mois de septembre dernier. Un titre original, pour une cuisine digne de ce nom. À travers des mets raffinés et gourmands comme on l’apprécie, ce lieu casse subtilement les codes de la bistronomie classique, pour nous offrir une expérience conçue comme un appel au voyage, à l’évasion, et à l’exotisme.

Dans un quartier effervescent tout proche du Boulevard Poissonnière, se niche un restaurant tout à la fois discret et surprenant, que l’on pourrait qualifier de subversif. Car oui, Mâche n’est pas un lieu comme les autres. Il casse les codes et les valeurs reçues de la bistronomie. Son décor asymétrique nous inspire, ses plats originaires de nombreuses régions nous étonnent, et nous nous y sentons bien. Il nous fait voyager et bien plus encore…

Restaurant Mâche

Auparavant, Mâche s’appelait le Mordant. Vincent Géraud, l’actuel gérant, en était l’un des associés lorsqu’il était encore Secrétaire Général d’un cabinet de conseil en finance de marché. Maintenant qu’il le dirige complètement, il a voulu, pour son restaurant, créer un lieu vivant, sympathique et bienveillant, où chacun peut vivre son unique expérience, au sein d’une capitale en perpétuelle effervescence. Sa rencontre avec le chef Michaël Gamet et le responsable de salle Mathias Fouré est alors apparue comme une évidence. Ils forment, aujourd’hui, un trio équilibré qui offre, à la gastronomie, une certaine originalité et touche d’audace dont les parisiens ne se délaisseront pas.

Une table audacieuse et propice à l’évasion

C’est la première fois que Michaël Gamet occupe la position de chef, et il le réalise avec brio. Fort de son expérience et surtout de ses voyages, il a, à l’âge de 26 ans, déjà accompli beaucoup de prouesses. En faisant notamment ses armes au sein de l’Astrance, du Sur Mesure, du Chiltern Firehouse, de la Table d’Edgard ou encore de la Table d’Eugène. En parallèle, il réalise, depuis l’âge de 21 ans, des voyages particulièrement enrichissants qui le feront traverser, au total, plus de vingt pays et trois continents, animé par l’envie de partir à la découverte de nouvelles saveurs et savoir-faire. Mission visiblement accomplie, puisque nous le ressentons immédiatement dans l’assiette !

Table du restaurant Mâche à Paris

C’est en consultant la carte, que la cuisine de Michaël Gamet étonne au premier regard. En nombre suffisant pour satisfaire les palais de chacun, la liste des plats intrigue de par certaines dénominations nous semblant incongrues. Car de nombreux ingrédients viennent d’ailleurs et certains nous sont étrangers. Le but du chef est donc bien réel… non celui de nous perdre, mais d’attiser notre curiosité à travers une créativité poussée et nous faire ainsi découvrir des produits encore méconnus dans l’Hexagone. Il ne sera donc pas étonnant de retrouver un produit qu’il a découvert lors de ces voyages. Des mots à la carte, comme « shichimi togarashi, shiso, géranium, umami, gwell fermier, daïkon, shipon, sichuan », résonnent désormais davantage en nous, alors que nous ne les connaissions pas auparavant.

Lorsque les plats arrivent, l’étonnement se poursuit, encore plus intensément. À travers des assiettes qui, au premier abord, s’apparentent à des œuvres d’art aux couleurs et aux reliefs extravagantes. Et cette multiplicité de couleurs se traduit ensuite par une explosion en bouche ! Dès que l’on déguste ces plats, l’ensemble de ces aliments se lient pour former une parfaite harmonie. Tant au niveau des entrées, avec les asperges vertes et leur condiment à la mûre – lavande où le vert et le rouge se marient parfaitement, que des plats, avec, notamment la côte de cochon fondante accompagnée d’un risotto de petit épeautre, servis dans une assiette noire qui relève ces couleurs beiges, marrons et violettes. Bien entendu, l’art se poursuit dans les desserts, pour lesquels nous avons eu une affection très particulière. Ces aliments dont nous parlions tout à l’heure nous surprennent durant tout le repas, autant côté salé que sucré.

Une sélection de vin nature accompagne parfaitement ces assiettes artistiques. Réalisée par Mathias Fouré, le directeur de salle passionné par les bonnes quilles bio ou nature, la carte des vins propose une quarantaine de références en bouteille et une dizaine au verre, pour trinquer à toutes les saveurs.

Un esthétisme fantaisiste

 Au-delà de l’assiette, l’art se poursuit ici-même, dans un lieu tout autant accueillant que chaleureux. Avec une touche, bien sûr, d’extravagance ! La grisaille parisienne, parfois persistante, s’oublie dès lors très rapidement à travers un univers joyeux, coloré, et une esthétique fantaisiste pensée par le designer Charles du Pouget. Inspirée par l’art-déco et le pop art, la décoration se décline autour d’un métissage de formes asymétriques rythmées par un plafond arborant des triangles colorés. D’autres éléments accentuent ce côté bohème, avec, notamment des chaises iconiques des années 80 désignées par Philippe Starck pour Driade, Rodney Kinsman, Padova ou encore Helmut Lubbke. Dans une autre pièce, conçue pour accueillir un groupe de 12 personnes, ont été transposés des motifs du designer Alessandro Mendini (studio Alchimia) sur l’ensemble des murs. Un voyage dans le temps et dans l’histoire, que nous ne sommes pas près d’oublier.

Mâche – 61 rue de Chabrol, 75010 Paris

Réservations en ligne ou au 09.83.40.60.04

Crédits photos : Pierre Lucet Penato

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