Le Musée des Arts Décoratifs, situé dans une des ailes de l’ancien palais des tuileries, nous propose une exposition intitulée « Japon – Japonisme. Objets inspirés – 1867 / 2018 » jusqu’au 3 mars 2019. Comment aurions-nous pu imaginer qu’une robe de haute couture et qu’un smartphone du dernier cri puissent se retrouver dans le lieu qui a vu déambuler Marie Antoinette ?
Avec le développement des expositions universelles durant la seconde partie du XIXeme siècle, les occidentaux ont pu découvrir la culture et les arts japonais. Autrefois fermé sur lui même, le pays du Soleil Levant à émerveillé le reste du monde par ses savoir-faire artisanaux. Jusque là inconnu et source d’exotisme pour les visiteurs de ces grandes manifestations, les critiques parlerons d’ailleurs de « japonisme » pour expliquer cette mode venue d’Asie.
Nous commençons la visite dans un univers feutré, où le noir des murs cohabite avec des présentoirs en papier blanc du Japon. Éclairées par des lumières aux teintes changeantes, nous découvrons une succession de vitrines, du faite de leurs profondeurs et de l’absence de cartels, nous ne pouvons que contempler les œuvres sans les connaître. Cette rétrospective nous montre l’importance de la nature dans l’Art traditionnel japonais. De la faune, représentée par les papillons et les poissons, à la flore, marquée par les fleurs telles que l’iris et le chrysanthème, les paysages sont retranscrits sur de multiples supports, allant des coffrets aux laques profondes jusqu’aux vêtements et parures d’apparat.
Quittons ce premier étage en gravissant quelques marches, accueillit par un costume traditionnel fait de plumes de paon, les vitrines, devenues plus proches de nous et plus abondantes, nous font découvrir le quotidien des sujets de l’Empereur au trône de Chrysanthème. Pénétrant ensuite dans un univers féminin, une salle recouverte du sol au plafond par une peinture rouge évoquant le cercle du drapeau nippon, notre œil est attiré par une multitude d’objets liés aux vêtements et aux coutumes des femmes japonaise, cette salle marque une transition forte avec le reste de l’exposition. En effet, juste après celle-ci, nous accédons à un univers dédié au mouvement et aux arts lyriques.
Continuons notre ascension jusqu’au troisième et dernier étage de cette exposition, l’atmosphère change du tout au tout : la lumière naturelle pénètre grâce aux fenêtres donnant sur la rue de Rivoli, les vitrines ont disparu au profit de larges estrades exposant des meubles de grandes dimensions et la vidéo fait, enfin, son apparition. Si cette dernière grande salle peut paraître proche dans son esprit de celles que nous venons de quitter, en traversant un couloir bordé de plaques d’aluminium, le décor se transforme, et nous allons de surprises en surprises : L’Art contemporain japonais y côtoie les créations de mode d’Issey Miyake.
En descendant vers le jardin des tuileries, nous fûmes happés par la seconde exposition temporaire : l’architecte et désigner italien Gio Ponti y est mis à l’honneur. Retraçant son parcours, tant dans la création d’objets du quotidien, que dans la construction de bâtiments devenus iconiques, l’exposition visible jusqu’au 5 mai 2019 nous invite à découvrir l’ambiance des années 1940 à 1970, au travers d’une mise en scène exceptionnelle récréant les lieux imaginés par le natif de Milan.
Musée des Arts Décoratifs 107, rue de Rivoli 75001 Paris Ouvert du mardi au dimanche de 11h00 à 18h00.