Du 17 septembre au 31 décembre, le centre d’art à taille humaine « L’aire » situé 25 rue Porte de Laure à Arles accueille une sélection d’œuvres de Yoko Ono entre ses murs. Baptisée « Yoko Ono – Under the same sky », son ouverture sera accompagnée d’une performance de la soprano Cécile Rives qui interprétera par deux fois les hurlements de l’artiste aussi iconique qu’inclassable.
Sky, World, Wish, Share, Touch
Telles sont les cinq thèmes séminaux qui composent le travail de Yoko Ono. C’est au total 44 œuvres réalisées de 1962 à 2015 et comprenant 8 installations, 2 performances, 2 vidéos et 22 instructions dans lesquelles le public est invité à s’immiscer. Le parcours semble offrir une formidable synthèse pour (re)découvrir l’œuvre plastique, parfois méconnue, de cette artiste sous-estimée par manque de conventions. C’est pourtant de cette singularité que naît la contribution d’Ono dans le paysage artistique contemporaine, notamment celui de la scène underground new-yorkaise. Dès les années 1960-70, celle-ci se marque par la recherche constante d’une logique de désacralisation de l’œuvre d’art et d’attention écologique au monde. Elle s’est ainsi constitué un public intergénérationnel et ouvert sur les nouveaux rapports entre l’Homme, l’Art et ses milieux, regroupés sous un même ciel.
La touche étoile
Plusieurs performances auront lieu ce vendredi à l’occasion du vernissage de l’exposition. D’abord « Painting to shake hands » vous offre l’expérience inédite de serrer la main à une toile dans le respect des consignes sanitaires. Un concept par Yoko Ono en 1961 puis publiée trois plus tard dans Grapefruit n’a été réalisée que longtemps après, c’est donc une opportunité à véritablement saisir à partir de 19h30.
Ensuite, à 20h puis à 21h30, c’est l’artiste Cécile Rives qui entre scène pour interpréter le célèbre « Voice piece for soprano » dont la performance, parfois moquée, au MoMa dans le cadre de son exposition « Yoko Ono: One woman show », a fait l’objet d’un vaste buzz sur internet au moment où elle s’est produite. Cette partition vocale offre trois possibilités dans la façon de hurler : contre le vent, contre le mur et contre le ciel. Les spectateurs étaient alors conviés à la rejoindre dans une exultation générale que l’on entendait sur les cinq étages du musée. Au tour de la soprano, également trapéziste professionnelle et célèbre pour ses interprétations de John Cage, de relever ce défis dont Arles se souviendra longtemps.
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