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Elle incarne la fine fleur de la jeunesse créative et engagée, la chanteuse Thérèse dévoile ce mercredi 9 juin le troisième clip Skin Hunger de son EP « Rêvalité ». 

Therese

Dystopie et légèreté 

Après avoir déconstruit, non sans une pointe d’humour, les clichés anti-asiatiques au travers du morceau « Chinoise », l’artiste révélation de l’urban pop française s’empare d’un tout autre combat dans ce troisième clip. En ces temps exceptionnels, jamais le rapport au corps n’avait autant été une préoccupation des esprits, et naturellement il interroge. Ce que l’on montre sur les réseaux sociaux fait l’objet d’une constante analyse de la part des algorithmes. À la fois juges et automates, ils sont les gardiens d’un puritanisme bienséant où les caractères et les consciences sont réduits au langage binaire. De l’origine du monde jusqu’à vos photos de vacances, nul n’échappe à son contrôle : la matrice s’attaque aux corps des femmes. 

Skin Hunger by Therese · Vases Ming

Tinder, Grindr, Instagram, Facebook, Twitter, Whatsapp, Linkedin, Zoom, Telegram… Jamais avons-nous été aussi liés à l’autre. Des écrans devenus filtres. Des filtres devenus voiles. Miroirs de l’insatiable surconnexion aux réseaux et de la déplorable déconnexion sociale

L’univers du clip de Skin Hunger se dessine ainsi, Thérèse parle d’un « gémissement déchirant du manque de peau, de chair et d’humanité ». Symphonie mêlant douceur et contestation, une ode du besoin haptique où les corps tiennent le rôle principal. Il s’y devine les désirs contrits par une censure organisée, et qui pourtant s’échappent par de moyens habiles. Réalisation visuelle léchée, empruntant aux éditos de mode contemporains où streetwear rencontre sensuel. Le clip laisse voir une dimension symbolique forte laissant chacun à son interprétation : les deux vases Ming au début de la video (apparaissant également sur la cover de l’EP), les visages masqués, comme anonymes, des protagonistes avec lesquels la chanteuse intervient.

En finir avec les clichés 

L’artiste s’était déjà prononcée en faveur d’un engagement vigoureux par le médium musical. C’est notamment avec « Chinoise » qu’elle entre en lutte contre les idées pré-conçus sur les asiatiques. Son clip, lui aussi très travaillé, s’amuse des clichés qui hantent les conversations et entraîne dans une certaine didactique le compréhension de ce que l’on ne douterait pas. Un démarrage fort qui témoigne de la philosophie de Thérèse, celle où l’artiste musical est aussi au devant de la scène politique.

Thérèse · Extrait du clip "Chinoise"

La chanteuse rejoint ainsi une mouvance contestataire des milieux artistiques, parfois inspirés par le contexte sanitaire ils ont pu se déployer au sein de la dance contemporaine ou de la photographie, comme le montre notre enquête à ce sujet. Cette convergence pourrait traduire d’un lendemain qui chante pour les détracteurs de la censure. 

Disponible sur toutes bonnes plateformes.

Rêvalité

par Thérèse

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