Jusqu’au au 5 mai 2019, l’ADAM
Art & Design Atomium Museum de BRUXELLES célèbre les relations entre la culture pop et le design
dans les DISCOTHÈQUES avec son
exposition Night Fever, designing club culture.
Une visée singulière, pour donner aux CLUBS la place qu’ils méritent dans l’inconscient collectif :
celle d’un mode de vie qui devient ART.
Sacrosaint dancefloor
La danse. La sueur. La drogue. Les corps qui se dévêtissent à mesure qu’ils se délient du poids du monde, les esprits qui laissent petit à petit place aux crépitements de l’âme (extasifié). Dans ce tourbillon de couleurs et de sensations, le jubilé hédoniste irait presque jusqu’à faire oublier une facette essentielle de la fête : le lieu, qui permet aux individus de s’oublier. Sans piste, point de danse ? Oui dans son acception primaire, mais ce que l’exposition Night Fever, designing club culture permet d’appréhender, ce sont les relations trop minimisées entre l’art et la discothèque. Les clubs sont ainsi présentés comme des œuvres totales, mêlant architecture d’intérieur et design de mobilier, lumière et musique, mode et performance.
Pluralités
À travers le monde, les réactions épidermiques de la jeunesse des années 60 face à l’autorité s’intensifient. Les clubs deviennent des catalyseurs : la contestation se mêle à la contre culture et chaque groupe pousse plus loin les curseurs d’identité et d’identification. Mouvements beatniks, hippie, consécration du bad boy comme un idéal de liberté… À l’image de John Travolta, alias Tony Mareno dans Saturday Night Fever (1978), où le dancefloor du 2001 Odyssey et ses cubes lumineux aux couleurs flash s’érigent comme un piédestal de cette jeunesse en quête de sens. L’exposition est un revival d’époques révolues, pourtant pas si lointaines : l’ère du plastique, l’ère des néons, l’ère des boules à facettes.
Le visiteur s’immerge dans ces individualités plurielles mais surtout ces influences plurielles. Il pénètre dans un sas, flirte au gré des pièces de mobiliers, du vestiaire sensationnel de la nuit, de maquettes, de vinyles collectors, de flyers… Mais surtout, il se retrouve directement intégré dans le monde de la nuit au travers d’une installation monumentale : une véritable piste de danse. Dotée de dizaines de casques, d’où s’échappent des playlists taillées pour le clubbing, du pré-disco à la House-music , il n’y a plus qu’un pas.
« La lumière occupe là un espace profond, à l’intérieur duquel elle s’anime et joue comme un acteur. »
Voyage en terre du design
Outre les considérations idéologiques, Night Fever met en lumière les boîtes de nuit comme un bouillonnement de création artistique, un lieu de rencontre entre intellectuels, créateurs et designers. L’exposition retrace l’histoire de quelques uns des lieux les plus emblématiques de la nuit, du Studio 54 où Andy Warhol avait ses habitudes, au Haçienda de Ben Kelly à Manchester. Le Berghain, présent sous forme de maquette dans le dernier espace d’exposition, ne s’est pas construit en un jour. Ces clubs fréquentés par ces personnalités bigarrées sont des joyaux d’architecture, avec des intérieurs qui rivalisent d’innovation en se dotant des plus belles pièces de design.
Rencontres
Finalement, la fièvre de la nuit, c’est simplement une histoire de rencontres, qui malgré son aspect parfois artificiel, ne mentent jamais. Les garçons qui se maquillent, les filles qui se travestissent ne faisaient pas rire les passants, car isolés dans ces clubs, véritables microcosmes sociaux et identitaires ; ce qui se passait dans la Night Fever demeurait dans ces espaces confinés et libératoires. L’ADAM Brussels Museum ne donne pas seulement à voir ces phénomènes, mais intègre le visiteur directement dans l’expérience, car seule une vision pragmatique permet d’apprécier physiquement pour comprendre.
ADAM – Brussels Design Museum Trade Mart Brussels, Belgiëplein 1, 1000 Brussel, Belgique Ouvert tous les jours de 10h00 à 18h00