Un biopic ? Une comédie musicale ? Un film rédemption ? Rocketman est un cocktail de tous ces genres. Un mélange à l’instar de la vie du petit Reginald Kenneth Dwight devenu, en s’émancipant d’une famille anglaise où la figure du père absente et incapable d’aimer un enfant surdoué émeut, Sir Elton John. Le film, coproduit par le compagnon du musicien, David Furnish, ne cache rien de cette vie mouvementée. Retour en 2 heures sur 30 ans de la star de la pop anglaise, de son ascension rapide comme une fusée à ses chutes dans les paradis artificiels.
Dans l’Angleterre des années 1950, où le ciel est aussi gris que l’avenir de ce petit garçon timide, la musique transforme les mœurs. Les Beatles sont sur le devant de la scène et tous les musiciens de sa Majesté ne rêvent que d’une carrière aussi brillante que celle des premières superstars mondiales, aux costumes impeccables et aux cheveux gominés. Ces artistes ne font pas peur aux mères et pères de famille. Mais la perfide albion regorge de bars dans lesquels les joueurs de jazz et de blue conquièrent un nouveau public.
My name is Elton John.
C’est dans cet univers que va s’exprimer Elton John. En changeant de nom, il devient une autre personne. Il ne se transforme pas, il naît. Il est musicien. Un virtuose du piano. Un génie qui a besoin d’un alter ego pour mettre des mots sur ses maux : une mère à la vie trouble, un père indifférent, la découverte d’une sexualité et des plaisirs de la nuit, qui se transformeront rapidement en déviances et dépendances…
Rien n’est caché au spectateur : la naissance d’une chanson, la consommation excessive de drogue (de toutes les drogues possibles d’ailleurs), de l’alcool, du sexe, les bonnes et les mauvaises personnes gravitant autour de lui. Navigant entre les États Unis et le Royaume Uni, le film se veut certes un biopic, mais un biopic joyeux et profond. A l’instar d’Elton. Et cette joie de vivre s’exprime par de longues séquences musicales, à l’image des Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy.
Un biopic musical sans concessions.
Durant ces deux heures de confessions, dont le point de départ se situe autour du cercle des alcooliques anonymes, nous pleurons devant cet enfant malheureux, nous chantons avec lui, comme dans un karaoké, sur la bande originale de sa vie, nous rions de ses tenues et de son extravagance si personnelle et surtout, nous sommes émerveillés par les décors, les couleurs, le jeux des acteurs jamais dans l’excès, malgré des situations qui le sont largement. Mention particulière pour celui qui fut connu du grand public dans son rôle de jeune agent secret aux services des Kingsman, Taron Egerton, qui n’incarne pas Elton John mais qui est, à jamais pour le 7eme Art, Sir Elton John au cinéma.
Rocketman
De Dexter Fletcher (Royaume Uni)
En sélection officielle.
2h01
Avec : Taron Egerton, Jamie Bell, Richard Madden et Bryce Dallas Howard
Sortie France : 29 mai 2019
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