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After Yang : L’humanoïde qui m’aimait

Deuxième film pour le cinéaste américain Kogonada : après Colombus sorti en 2017 il fait son entrée dans la sélection cannoise Un Certain Regard avec After Yang pour cette 74e édition. 

Un casting éclatant par la présence de Colin Farrell et Jodie Turner-Smith, mettant en lumière les très bonnes performances de Justin H. Min et de la jeune Malea Emma Tjandrawidjaja, chanteuse de neuf ans et tiktokeuse révélée. Ils prennent place dans une œuvre d’anticipation, où des techno-humains (sorte d’humanoïde dont l’I.A est avancée) sont commercialisés à l’image d’un produit dernier-cri pour rejoindre une famille. Ici, Yang est le « gege » (grand-frère correspondant à sa petite sœur Mika (« meimei ») humaine d’origine chinoise) et comme n’importe quel objet, celui-ci peut être amené à ne plus fonctionner. Emmené dans un centre de réparation agrée par la marque, puis dans un réparateur indépendant plus douteux, Jake (Colin Farrell) fait une découverte compromettante sur les données contenues par Yang, un parallèle évident avec nos problématiques contemporaines. Le film pose néanmoins des questions plus poussées sur les limites anthropologiques concernant cette famille, notamment la place de Yang au sein d’eux. Après avoir décompressé sa mémoire ultra-sécurisée, il découvre que Yang ne garde que certains moments précis, le constituant, ils sont jonchés de liens interdépendants qui laissent supposer la raison pour laquelle il se serait soudainement éteint. Jack comprend également que Yang n’a pas peur de la mort mais qu’il est capable de souffrir, et d’avoir ses propres secrets. Sa rencontre avec une jeune femme conduit Jack à la retrouver afin d’élucider ce mystère, sans qu’une réponse n’y soit totalement définie.

After Yang Kogonada

Philosophie gentille dans un cadre confortable

Sans réelle prise de risque sur son intention morale, l’œuvre est pensée à la manière d’une fable esthétique survolant les comportements, les rapports de chacun et la protection des données.  Un ensemble est à la fois convaincant et peu challengeant comme aucun dilemme éthique est fondamentalement soulevé. Décors léchés car centrés sur des lignes architecturales brutes, décoration douce et boisée et une flore discrète, bienveillante, ce sont les contrastes et les tonalités convenues d’un foyer de la classe aisée d’une société cosmopolite ; atmosphère déjà vue sur des scenarii analogues. Le film laisse toutefois un souvenir joli et se regarde agréablement sur grand écran.

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