fbpx

[Biennale de Venise 2019] Joël Andrianomearisoa
, artiste du premier pavillon malgache

L’artiste Joël Andrianomearisoa 
représentera le pavillon Malgache à l’occasion de la 58èmeédition de la Biennale de Venise. Voyage autour de sa future pièce créée pour l’événement I have forgotten the night, une œuvre d’errance, de fulgurance et de nostalgie.

 

Un artiste du voyage

© Christian Sanna

Joël Andrianomearisoa, c’est une aventure esthétique qui se déroule entre Madagascar et la France. Né en 1977, l’artiste développe une vision du monde emprunte d’expérimentation et de mouvement vital. Diplômé en 2003 de l’École Spéciale d’Architecture, l’artiste ne se limite pas aux arts plastiques et à l’architecture mais se fait également photographe, captant les images pour faire voyager le spectateur dans un imaginaire urbain, dénué de repères spatiotemporels. Son leitmotiv se développe autour du noir, ses nuances, ses textures et sa poésie. Et, pour en saisir toute la complexité, l’artiste travaille aussi bien le papier, que le textile et le bois. Dans un propos recueilli par l’auteure et rédactrice malgache Virginie Andriamirado, l’artiste explique son processus créatif, dont il pose les fondations et laisse s’exprimer une finalité inconnue :

« L’œuvre naît de diverses manipulations qui me conduisent au résultat final. Quand je monte une installation, je n’imagine pas sa finalité. Je connais les éléments qui la composent mais c’est dans l’instant où je les mets en place que je redécouvre quelque chose. Et c’est là que l’œuvre prend sens »

La Sérénissime, muse protectrice de l’art contemporain Malgache

I have forgotten the night. Tel est donc le nom de l’œuvre que proposera Joel Andrianomearisoa à la Biennale de Venise. La participation à cette prestigieuse manifestation artistique contemporaine, probablement la plus emblématique d’Europe, apparaît comme une consécration pour l’artiste plasticien de 42 ans. Joel Andrianomearisoa représentera effectivement Madagascar, pays pour la première fois présent en tant que pavillon indépendant. En dialogue avec les deux curateurs Rina Ralay Ranaivo et 
Emmanuel Daydé, l’artiste explore avec son œuvre des références liées aux légendes populaires malgaches, la vie ou encore l’architecture.

I have forgotten the night – J’ai oublié la nuit – Ho dimenticato la notte – Nanadino ny alina aho…

S’élève du méandre créatif de l’artiste une composition a priori énigmatique : une pièce monumentale et massive dans ses proportions mais évanescente dans ses formes et ses matériaux. Des milliers de morceaux de papier de forme carrée d’un  noir d’encre, partiellement déchirés et volatiles, s’épousent et s’agglomèrent pour donner naissance à une œuvre qui déploie des mondes invisibles.

« La géométrie d’un angle est un point de non-retour pour habiller le présent. »

Exit le Carré noir sur fond noir (1919) de Kasimir Malevitch et sa perfection totalisante, c’est dans son inégalité et son apparente fragilité dans la ligne que I forgotten the night fait éclore l’intimité de l’artiste. Une nostalgie, le noir de la nuit, les songes, les mythes, l’œuvre représente cette diversité d’influences et de fragments vitaux qui s’entremêlent pour ne plus former qu’une seule entité. Et d’un amoncellement jaillit alors une courbe au centre l’œuvre, qui structure la masse outrenoire en une élégante figure abstraite.

La Biennale de Venise 2019 - 58ème exposition internationale d'Art Contemporain
Du 11 mai au 24 novembre 2019
Écrire un commentaire