Jusqu’au 16 juin, la Fondation Cartier pour l’Art Contemporain, située boulevard Raspail à Paris, nous propose de découvrir une sélection de jeunes talents venus de l’Europe entière. « Jeunes artistes en Europe. Les Métamorphoses », c’est son nom, est un peu l’expression artistique du programme Erasmus, bien connu par de nombreux jeunes gens nés après la chute du mur de Berlin. Cette génération, vivante et mouvante, que certains ont cru uniquement tournée vers un art numérique, nous dévoile une série d’œuvres conçue exclusivement pour cet écrin de verre signé Jean Nouvel. Welcome, bienvenue, wilkommen …
Entrer dans ce lieu dédié à l’Art Contemporain reste toujours un moment fort. Dans cet écrin de verdure en plein Paris, ce cube de verre et d’acier complètement tourné vers la flore luxuriante qui l’entoure, les expositions s’égrènent aux fils des saisons. En ce printemps 2019, ce sont les jeunes pouces de l’Art Contemporain européen qui prennent racine. Toutes ces références à la nature, et plus largement à l’écologie, ne sont pas anodines, cette génération, née dans les années 1980 et 1990, vit avec les préoccupations actuelles du recyclage des matériaux et des produits de consommation, de la métamorphose des villes et des pays, des relations sociales qui dictent notre quotidien. Alors que nous pourrions nous attendre à des œuvres numériques surfant sur la digitalisation de la société et par extension, de l’Art. De la sculpture à la peinture, de la photo au design, sous forme d’installations monumentales ou de petite taille, les 21 jeunes artistes européens montrent leur amour pour toutes les formes d’Art, et revisitent de grands courants de l’Histoire de l’Art.
John Skoog, Portrait de Federsee , 2013.
© John Skoog. © Pilar Corrias. Photo © Narrenzunft Moorochs
Une génération d’artistes « Post Mur de Berlin ».
Cette exposition, comme nous l’explique le commissaire de l’exposition Thomas Delamarre, fut dictée par trois grands axes : premièrement, une volonté de s’intéresser à la scène artistique européenne dans son ensemble, en voyageant et en rencontrant sur leurs lieux de travail et de vie, ces 21 femmes et hommes. Deuxièmement, cerner les limites de ce continent européen dans un monde devenu sans frontières, physiques et culturelles, avec le temps et surtout depuis bientôt 30 ans. Enfin, le troisième axe est justement liée à cette époque « Post Mur de Berlin », où de nouveaux territoires et de nouvelles mobilités ont poussé les artistes hors de chez eux ou au contraire, à retrouver un attachement à un pays ou une culture. Avec une préoccupation profonde de se confronter au réel et au monde physique.
© Luc Boegly
La liberté de circulation des Hommes et des idées.
Il en ressort une série d’œuvres dont la plupart fut pensée pour être exposé In Situ. Les toiles dialoguent sans frontières, ni murs entre elles. Les sculptures côtoient les installations monumentales. Un choix de scénographie pour faire écho à la liberté de circulation des Hommes et des idées, pour paraphraser l’un des principes fondateurs de l’Union Européenne. Résolument ancrée dans son époque, la Fondation Cartier propose de découvrir les portraits des artistes chaque jour via la story du compte @fondationcartier, mais également un podcast pour présenter le travail de conception de cette exposition. Autre point à noter, il n’y a pas de catalogue d’exposition. A la place, chaque visiteur reçoit gratuitement une plaquette de présentation reprenant les biographies et les œuvres des artistes en présence. C’est ça aussi, le changement de vision dans l’Art Contemporain …
YMER&MALTA / Benjamin Graindorge, edaLight, 2018.
Collection Akari Unfolded, France.
© YMER&MALTA / Benjamin Graindorge.
Photo de couverture :
Jonathan Vinel, Martin pleure , 2016. Fiction cinéma, HD, 16 min.
© Jonathan Vinel. © Ecce Films
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.